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Des chercheurs ont évoqué une nouvelle explication au teint de la célèbre Joconde de Léonard de Vinci et à son sourire énigmatique : des problèmes de thyroïde.
C’est sans doute l’une des oeuvres d’art les plus énigmatiques du monde, et bien que de nombreuses hypothèses aient déjà été émises pour expliquer son sourire, il semble que la Joconde n’ait pas fini de faire couler de l’encre.
Dans une étude publiée dans l’édition de septembre 2018 de la revue Mayo Clinic Proceedings, le Dr Mehra et Hilary Campbell, deux chercheurs américains, expliquent selon eux ce qui se cache derrière le teint pâle de Mona Lisa, son manque de sourcils, son cou gonflé et son sourire peu marqué. La Joconde souffrirait selon eux d’une hypothyroïdie, c’est-à-dire d’une glande thyroïde affaiblie induisant des désordres hormonaux.
L’hypothyroïdie se traduit en effet par un excès de carotène du fait d’un problème de métabolisme du foie, carotène qui se dépose alors dans la couche externe de la peau, ce qui donne ce teint jaune orangé. Les personnes atteintes d’hypothyroïdie peuvent également souffrir de problèmes capillaires et de pilosité, d’où le peu de sourcils de la Joconde et sa chevelure peu fournie.
Par ailleurs, l’hypothyroïdie se traduit souvent par une hypertrophie de la glande thyroïde ou par des nodules au niveau du cou, protubérance que l’on appelle goitre, et qui serait un peu visible sur la peinture de Léonard de Vinci, selon les scientifiques. Ceux-ci vont même plus loin, en imaginant que la jeune femme pouvait souffrir d’un de problèmes de thyroïde, l’hypothyroïdie, à un stade si avancé qu’elle aurait eu une atteinte nerveuse et une faiblesse des muscles du visage l’empêchant de sourire complètement.
“Il existe au moins deux données distinctes sur l’histoire naturelle qui appuient ce diagnostic d’hypothyroïdie”, ont écrit le Dr Mehra et Hilary Campbell. “D’abord, pendant la période de la Renaissance, les habitudes alimentaires en Italie étaient essentiellement végétariennes, basées sur les céréales, les légumes sous forme de racines et les légumineuses, et avec peu de viande… Au sein des terres, les produits de la mer se faisaient rares et la famine courante. Ainsi, le régime alimentaire était souvent déficient en iode et, plus important encore, les habitudes alimentaires favorisaient le développement de goitres”.
Les auteurs soulignent d’ailleurs que des gonflements du cou analogues peuvent s’observer dans de nombreuses peintures et sculptures datées de l’époque de la Renaissance. En outre, la jeune femme peinte par De Vinci avait donné naissance à un enfant quelques mois avant de poser, ce qui renforce l’hypothèse d’un dérèglement thyroïdien, car ces affections sont plus courantes après une grossesse.
Source : IFLScience